Électro-opératique. Construit autour de la poésie américaine du milieu du XXème siècle, celle d’Allen Ginsberg, Bob Kaufman, Jimi Hendrix…l’album American Dream est une dramaturgie musicale, poétique et librement improvisée. Une forme au fil narratif fragmenté comme des éclats de verre brisé. (Miroirs). A l’image de nos mondes en pleine accélération-confusion-diffraction

Nous avons voulu « fabriquer » une musique visuelle.
Qui donne à entendre et à voir, dans sa plasticité sonore, cette langue poétique faite d’une révolte totale, incandescente. Cette période de la société américaine est violente, guerres, angoisse nucléaire, ségrégation, émeutes raciales, pouvoir financier surpuissant…
Mais les colères phénoménales de ce qu’on a appelé la Beat Generation s’infusent d’une libre énergie et se transforment en comètes poétiques résolument vivantes. L’espoir – propre à l’acte de création – d’une transformation du monde est encore intact.
Une cocotte minute prête à l’explosion.
La radiographie politico-poétique d’une Amérique malade d’elle-même, telle qu’initiée par Allen Ginsberg sonne aujourd’hui avec une terrible acuité.
Modèle économique quasi unique de la planète, les Etats-Unis sont devenus l’endroit où, paraît-il, l’on peut naître très pauvre et devenir très riche. Le fourre-tout de l’American Dream. Lorsque les anti-héros du mythe américain décident de reprendre ce qu’on leur a volé, et plus que le mot lui-même, leur liberté, c’est une cocotte minute prête à l’explosion.
Chez Ginsberg, la machine à rêve américaine devient un Moloch qui broie individus, absorbe la société, la régurgite en une Urbs unique et terrifiante, à vocation de déshumanisation. Monde où vérités et mensonges sont réversibles. Le faux semble vrai, le vrai est proclamé faux. Où les espaces du sacré sont en voie de disparition.
Faire résonner ces textes aujourd’hui équivaut à observer nos mondes dans un miroir.

- album à paraître chez JujuWorks en 2025
- production collectif lamachinerie
- avec le soutien de la Muse en Circuit, Centre National de Création Musicale, Alforville.
- enregistré au Studio Luc Ferrari de la Muse en Circuit
- prise de son, mixage et mastering : Camille Lezer.
- création vidéos : Valérie Rabinovitch